La Fédération luthérienne mondiale s’associe à l’appel au jeûne lancé à Varsovie lors de la conférence de l’ONU sur le climat. Un délégué alsacien, Martin Kopp, témoigne de l’ampleur de ce mouvement de solidarité.
« Les négociations sur le changement climatique sont très lentes et décevantes. De grands pays comme le Canada, l’Australie, le Japon font marche arrière. C’est si frustrant que les représentants de la société civile, les ONG, pensent quitter les négociations. Même les pays africains l’envisagent tant la déception est grande », rapporte Martin Kopp.
Ce doctorant alsacien, inscrit à la faculté théologique de Strasbourg, est un des cinq délégués de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) qui participe, en tant qu’observateur, à la 19e conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Cette conférence se tient à Varsovie jusqu’à demain. « La FLM est constituée de 142 Églises, totalisant 70 millions de membres sur tous les continents. Notre délégation est composée d’un représentant pour chacune de ses sept régions. Je représente toute la région Europe centrale et de l’ouest », explique Martin Kopp.
Présidée par Munib A. Younan, la Fédération luthérienne a décidé de se joindre au jeûne lancé le premier jour de la conférence par le délégué des Philippines Yeb Saño. « C’est un mouvement de solidarité envers les personnes pauvres et vulnérables qui souffrent des événements météorologiques extrêmes. Des événements qui augmentent en fréquence et en intensité avec le changement climatique. »
Un appel relayé par toutes les religions
Soutenu par 27 institutions, organisations, mouvements religieux dans le monde, ce mouvement de jeûne a été relayé par le Conseil œcuménique des Églises et par les délégués de toutes les grandes religions, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, hindous… présents à la conférence de Varsovie. Les délégués préparent également une plateforme de travail interreligieuse sur le climat.
« Yeb Saño a été touché par les appels au jeûne », indique Martin Kopp qui a rencontré hier la responsable du dossier climat à l’ONU, Christiana Figueres, pour lui remettre « le premier appel interreligieux au jeûne pour la justice climatique ».
Cet appel aurait déjà été suivi par un million de personnes. « Cette idée de jeûne parle énormément à toutes les religions », souligne Martin Kopp, qui se prépare pour sa part à un nouveau jeûne de trois jours. « Cela a un sens profond. On ressent la souffrance, la solidarité », témoigne l’étudiant alsacien. Ce mouvement a également été lancé pour « que les négociations en cours mènent à de réelles avancées. Si tout laisse présager le pire, l’an dernier tout avait été décidé lors la dernière nuit de la conférence », espère encore Martin Kopp.
L’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) s’associe au mouvement de jeûne. Le président de l’UEPAL, Jean-François Collange, appelle à jeûner demain à midi. À cette occasion, il s’exprimera sur les enjeux de cette initiative devant les Amis du Stift.
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Miko
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